Saturday, January 13, 2007

La vieja rotiseria

Devant la porte, cet homme me donne un papier avec le menu ainsi que la liste des prix. Il est petit et bedonnant avec une coupe de cheveux a la Jules Cesar. Il porte un chandail rouge avec un jogging noir et une sacoche en bandouillere en laine provenant de l´Amerique centrale. C´est a l´interieur de son sac qu´il depose ses papiers a donner aux passants. Le visage fatigue, il marche de gauche a droite de la vitrine en se laissant trainer les pieds mais il est tres gentil dans sa maniere d´aborder les gens. C´est un peu grace a lui que je suis entre dans ce restaurant pour prendre un repas cet apres-midi.

La porte deja ouverte, je suis accueillit par des serveurs habilles de pantalon noirs et d´une chemise blanche couverte d´un tabliet au couleur du drapeau Argentin. Ils ont tous les cheveux poivre et sel. Je m´installe a une table de couleur verte pomme "Granny smith" tout au fond puisque le restaurant est plein a craque. Il est anime par des groupes de personne qui discutent et gesticulent en face d´une biere ou d´un deux litres de "coke". A ma droite, le mur de bois est habille par des etageres remplient de bouteilles de vin rouge avec une etiquette jaune sous l´appellation de"Pinar del rio" ou " Vasco viejo". D´enorme gousses d´ail traissees sont suspendues entre des cadres qui indiquent le menu et la liste de prix. A ma gauche, un bar a salade suivi de l´endroit ou le chef cuisine, un four rempli de braise pour la cuisson de la specialite, le steak "made in Argentina", le meilleur au monde semble t´il. L´odeur dans le resto eveille mes papilles gustatives. Un tango interprete par une voix feminine joue a la radio, on peut pratiquement vivre toute la souffrance qu´il y a derriere les paroles. Une voix merveilleuse. Je demande au serveur s´il connait la chanteuse...negatif. Je commande un "bife chorizo" et une petite biere"Quilmes" avant de me precipiter dans le bar a salade. A l´exterieur, l´homme toujours present offre des depliants aux gens qui passent. Certaines personnes ne s´arretent pas mais a l´occasion, il influence par sa gentillesse. Mon regard se dirige vers le mur de gauche ou j´appercois une enorme affiche en metal de "good Year" et des affiches metalliques avec des noms de rue. Les ventillateurs au plafond tourne a plein regime et l´homme dehors lui prend son temps puisque son poid ne lui permet pas de tourner aussi rapidement. Ma biere est servie et le fameux steak arrive. Mais un steak qui n´a rien a voir avec le chorizo que l´on connait comme etant une saucisse. Le steak qui te fond dans la bouche. A partir de ce moment bien precis, j´ai compris l´importance de ne pas etre vegetarien lorsqu´on vient en Argentine. Une qualite de viande qui n´a rien a voir avec ce que l´on connait du boucher du coin... Viva la carne!

L´homme entre a l´interieur du restaurant. Le plancher en damier noir et gris l´accueil jusqu´a la caisse d´ou un homme jeune compte de l´argent. Le jeune homme bien habille avec le physique d´un Argentin qu´on pourrait voir dans les revues de mannequin le regarde aucunement. Il lui donne d´autre depliant sans le regarder. L´homme va s´installer a la table derriere moi et demande quelque chose au laveur de vaisselle, je vois un oeuf a la coq voller dans les airs et retomber sur le sol. Au meme moment, le serveur lui dit d´un ton arrogant de s´enlever de son chemin. L´homme soumis fait son chemin jusqu´a la table et decoupe son oeuf dans sa salade verte et mange sans regarder autours. Il compte les depliants et mange sa bouche de salade dans ce beau restaurant ou les gens mangent les meilleurs steak au monde servi par ce cuisinier au beret feutre. Le jeune homme a la caisse continu de calculer, compter, regarder ce que les serveurs servent, il controle. Je crois que c´est un patron avare qui n´a aucun respect pour cet homme qui dehors offre des depliants aux passants qui remplissent le restaurant et du fait meme son porte-monnaie. J´ai termine mon repas et je suis parti en voulant partager un sourire a cet homme mais son regard triste fixait son assiette.

0 Comments:

Post a Comment

<< Home