Le tours du monde en autobus
Puerto Madryn, Argentine
Je savais que tot ou tard , je devrais affronter le pire et ce qui me derange le plus. Les longs trajets en autobus qui n´en finissent jamais. Je suis arrive de l´Uruguay et sans trop reflechir, je me suis dit" c´est aujourd´hui le grand jour". Je vais affronter la grosse bete noire qui est un 21 heures d´autobus bien sonne, oui, un 21 heures d´autobus et cela fait que commencer. Je dois remonter jusqu´a Lima un jour ou l´autre avec plusieurs 21 heures de bus. Je vais penser a l´avion a un moment donne, mais il reste que j´aurai la chiasse de l´autobus bien avant. Je suis meme pas embarque et j´en suis deja fatigue d´etre assis et a changer de fesses au heure. J´ ai la mine basse en ce moment bien precis, et j´espere que la recompense sera l´equivalent de la duree du trajet. Ce 21 heures de bus, je le fais pour une unique raison et c´est la Patagonie avec ces grands espaces entoures de montagne, mais la raison principale, se sont les pingouins. Ils sont presents par milliers a Punto Tombo et je veux mon moment avec eux. Je veux vivre un petit moment de ce que j´ai vu dans le documentaire "La marche de l´Empereur". Je reflechis toujours a cette ville la plus australe du monde qui est Ushuaia mais...Autobus? Et arrive sur place, je regretterai de ne pas prendre le bateau pour l´Antartique a 5000 dollars le forfait de deux semaines. Ily aura d´autres occasions sinon.
Donc, a 21h15 precisement, j´aurai les fesses sur un siege d´autobus en direction de Puerto Madryn. Mais quést-ce que l´on peut bien faire dans un bus pendant tout ce temps.Je passe le temps avec la lecture du livre"histoire de pi" mais je veux deguster chaque page, c´est magique de lire des auteurs qui me touche directement au coeur au bon moment...Bref, j´ai passe 5 jours complets dans le transsiberien mais au moins il y avait de la vodka et un lit bien confortable.
Je marche en direction de la station d´autobus, et plus je me rapproche et plus l´espace est restreint sur le trottoir. Les gens marchent de gauche a droite pour se faire un chemin comme le depart des voitures au grand prix. Je prends la gauche pour monter jusqu´au quai ou je prendrai l´autobus. La platte forme est bondee de monde. Ils y a les gens qui font la course contre le retard et les autres qui se font marcher dessus. Ils y a des gens partout. La station compte 75 quais d´embarquement pour les departs. Les autobus quittent et arrivent comme les abeilles dans une ruche. Le dyoxide de carbonne avale l´oxygene et m´offre un petit mal de tete. L´autobus arrive a l´heure mais le depart se fera 30 minutes plus tard. Des engins a deux etages avec des sieges qui se transforment en lit... le luxe!
Je prend le siege numero 8 sur le bord de la fenetre et c´est a cet endroit que je passerai 21 heures de ma vie. A la sortie de la ville, le conducteur numero deux nous sert le repas chaud a bord avec du vin ou du coke. Je refuse puisque je viens justement de manger.
Il est 23h00, les dents me claquent tellement il fais froid, l´air climatisee roule a plein regime et mon polar est tres loin. J´aurai du y penser, on m´avait fait le coup dans un bus en Thailande. Le chauffeur monte le volume de la radio pour mon grand plaisir, la voix ne m´est pas inconnu. Le groupe "maña" est un groupe de musique d´origine mexicaine et je dois avouer que c´est excellent. Je reussit a m´endormir sur ces belles paroles.
Il est 6h08, le soleil s´est leve, les couleurs sont sombres encore mais je vois un ciel rose avec des champs d´herbes jaunatre et une route. La ville de Bahia Blanca est a 10 kilometres. C´est la pampa avec 600000 kilometres de plaine. S´arreter dans cette ville est comme s´arreter dans le milieu de desert.
Il est 10h19, le soleil est leve, je ressens la chaleur de ses rayons a travers l´air climatisee. Le film qui se deroule a l´exterieur est identique, une scene qui dure depuis quatre heures. Une heure plus tard, une chaine de montagne qui s´effacera rapidement pour laisser place au grand espace.
A 12h35, le decors est toujours aussi silencieux. En ce moment, le repas chaud d´hier serait grandement apprecie. Nous avons recu un muffin et un cafe a 9h00 mais maintenant j ai faim. La faim qui te fait mal au ventre. Pour l´instant, c´est ma bouteille d´eau qui me nourri et la croyance que je mangerai un jour. Une choses est certaine, je veux pas mourrir de faim, c´est horrible d´avoir faim et ne pas pouvoir manger. En ce moment, malgre les 500 pesos dans mes poches, ma carte de credit qui pourrait me nourrir pendant 2 bonnes annees, je peux pas manger. La stategie du chauffeur d´autobus est de pas s´arreter pour arriver plus vite, c´est le prix a payer pour sauver quelques heures. J´echangerais bien quelques heures contre un poulet cuit sur le grill. Je suis pas a plaindre mais je comprends le 1/1000000 des gens qui meurent de faim a chaque annee. Une personne a tous les 30 secondes meurt de faim sur la planete. Le temps d´ecrire ces quelques lignes et je vois la pancarte qui indique Puerto Madryn a 95 kilometres, il est 14h30. Un quatre heures de sauve et la fin de ce periple qui se termine sans trop de blessure.
Me voila a la recherche d´un endroit pour dormir. A l´occasion, il y a la malchance du voyageur qui se pointe. Apres avoir fait le tour de la ville, de tous les hotels et casas de familia, je suis encore a marcher. Mais quand je pourrai deposer mon sac et prendre une bonne douche. La faim est disparu et l´inquietude prend sa place. Le pire est de dormir dehors mais pas ce soir s.v.p. Les nuits sont plutot fraiche et le thermometre descend a 8 degres la nuit. Je commence a penser a une seconde option mais la chance me sourit.
Je trouve un endroit dans une famille. En temps normal, je serais parti depuis longtemps puisque disons-le, c´est tres tres sommaire. Mon hote a un regard malhonnete et l´endroit respire la meme energie que laisse entrevoir ses yeux. Une chambre que je partage avec deux Argentins artiste qui vendent des bijoux sur la plage, une toilette qui fonctionne pas, aucunes ampoules dans les lampes, une porte qui ferme a moitie mais le lit est confortable. J´accepte!
Apres une bonne nuit de sommeil seul puisque les deux artistes sont entres a l´heure que le soleil se leve, le visage de Pablo me semblait plus sympatique. Les gens sont toujours sympatique lorsque vient le temps de te vendre quelque chose. Pablo lui, vend les forfaits pour aller dans les reserves naturelles. Je prends le cafe en sa compagnie et une discussion s´engage sur la relation avec sa famille et je rencontre mes deux collocs qui malgre leur cote marginal sont hyper gentil. Je reste!
Je passe la journee a la plage et je garde le souvenir d´un corps bronze comme la creme glacee napolitaine... Blanc, brun et rose. Le soir venu, je vais voir les gens qui pechent le long du quai.J´ai mon billet en main pour l´entre du parc demain afin de vivre ce petit reve avec les manchots. J´ai autant d´attente que le nombre de pingouins de cette colonie, soit 1 millions.
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