Thursday, January 25, 2007

Vivre la montagne









Esquel, parque de los Alerces, Argentina








Malgre la congestion que m´a offert gratuitement l´autobus de nuit a l´air climatisee et le changement frequent de temperature entre le jour et le soir, je quitte pour le parc national de "Los Alerces". Les alerces sont dans la famille des coniferes, le veteran des arbres apres le Sequoia. Le plus age que j´ai croise aujourd´hui avait que 2500 ans... Mais quelle chance!

Je termine mon cafe avec Mauricio et je prends ma derniere bouchee du croissant et je quitte pour prendre l´autobus. Mauricio est un explorateur Argentin qui voyage partout en Amerique du Sud a la recherche de lieu inconnu pour faire ses explorations organisees avec des groupes. Une belle rencontre avec des heures de discussions concernant ses experiences et son mode de vie. C´est un genre de Mike Horn! je quitte avec une valise de conseil pour poursuivre mon voyage qui prendra un autre sens. Il ma drogue a l´aventure dans les endroits non touristique. Une heureuse coincidence. Je suis en grosse reflexion concernant ma maniere de voyager et ma facon de vivre. Il est venu jouer avec mes cordes sensibles. On garde contact... Hasta luego amigo!

Apres avoir quitte le quai l´autre jour face a cette chaine de montagne, j´etais reste sur mon appetit. Aujourd´hui, c´est ma destination premiere. Je veux sentir de plus pres cette sensation de bien etre face a l´immensite.

Ce matin, assis dans l´autobus, le nez colle contre la fenetre, je regarde le paysage completement vierge... Pas completement puisque des troupeaux de vache sont presents. La journee s´annonce memorable. Apres la journee de pluie d´hier, c´est un beau cadeau ce soleil ce matin. La surprise sera plus grande. Je me rapproche de la chaine de montagne. J´ai achete un billet jusqu´a Intendencia mais je continu avec le bus jusqu´au bout du parc. Je decide d´improvise ma journee, et c´est maintenant que cela commence. Apres 75 kilometres de route, je descend. Le chauffeur a annonce "lago verde". Les sommets enneiges se sont rapproches. Je descends pres du lac, un quai en bois et un petit groupe de personne est assis a contempler le decor. Il y a un des membres du groupe qui gratte sa guitare en chantant en "español" un repertoire d´un chanteur espagnol "que se llama: Joaquin Sabina". C´est encore un de ses moments magique qui agremente la journee qui fait que commencer. Je m´installe sur le quai et je mange mon sandwich au jambon et fromage en regardant les montagnes qui reflettent dans les eaux du lac. Je suis dans un etat second, j´ose a peine a fermer les yeux tellement c´est magnifique. Je rencontre Irke, une allemande de Berlin et ensemble nous remontons la route jusqu´a Puerto Chucao pour prendre un bateau. Nous remontons "el lago Menendes" pour aller voir de plus pres cet arbre vieillard.

Le film se poursuit mais sous un autre angle. C´est vraiment comme si j´entrais dans une toile gigantesque. Le bateau avance, l´air devient de plus en plus frais, le drapeau Argentin virevolte de gauche a droite sur le pont. C´est la premiere fois de ma vie que je vois ce genre de paysage. C´est comme si j´approchais de la fin du monde, le sentiment que j´avais vecu dans la baie d´Halong au Viet Nam. J´imagine que la terre est platte et que maintenant, c´est la fin du monde... Un autre monde... L´inconnu... Un sentiment indescriptible. Une puissance interieur s´installe en moi et je me questionne sur ma vie. Je suis la, je vis cette aventure, je suis la personne la plus heureuse au monde durant ces moments. J´en redemande encore et je le trouve, mais comment pourrais-je vivre autrement? Je ne veux pas de cette routine de vie, il y a tellement a voir et a decouvrir. Un style de vie different qui ne peut pas etre autrement. Je suis drogue a l´heroine et faire une cure de cette vie voudrait dire... Mourir tranquillement. Vivre comme un mort vivant a travers le temps qui passe. Je ne peux plus reculer, il est trop tard. C´est impensable de croire que je pourrais vivre cette vie ou je vais travailler et revenir a la maison tous les soirs pour reproduire toujours ou presque la meme chose. C´est impossible de consacrer mes fins de semaines pour aller "magasiner" et faire les "commissions". La vie est trop precieuse pour la vivre de cette facon jusqu´a ce que la mort arrive... Elle arrivera bientot.

Le regard sur les montagnes me font cet effet. Mon ame s´eveille, ma conscience s´ouvre et je me retrouve entoure de mes semblables qui partagent la meme passion, la meme philosophie, la meme vie. Tout devient si facile, on se comprend, on parle le meme langage. On est different du reste de la societe, notre parcours de vie est marginal, on est mal compris du reste du monde, on est loin du conformisme, on veut rien savoir de la routine de vie, on veut pas vivre dans une boite ou nous sommes des marionnettes manipulees par un systeme qui choisi de notre mode de vie et de ce que nous devons consommer. On se comprend entre nous et tout semble normal et interessant de vivre ainsi. Mais c´est simplement different... Mais quelle difference, on est a une centaines d´annees lumiere quand j´y pense. C´est ce que l´on se dit entre nous et on comprend rien au reste du monde et aux societes de consommation qui vivent leurs experiences de vie a travers les achats. Mais pourquoi se moule? A quoi sa sert tout cela?

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