Tuesday, January 30, 2007

Le bonheur de sortir de son lit







Cerro catedral, Bariloche, Argentine
Je saute du lit. Un grand saut puisque j' habite au deuxieme etage du lit superpose depuis quelques nuits et pour les prochaines. J' ouvre le rideau et le ciel bleu m' aveugle. Eureka!
Je prends mes vetements et je descends dejeuner rapidement, il n' y a pas de temps a perdre puisque le bus passe dans 30 minutes. Je prends un cafe que je bois comme un "shooter" et je m' enfile deux tranches de pain avec de la marmelade. J' attrape un sandwich, une bouteille d' eau et deux yaourts a boire au "mercado" et me voila dans l' autobus vers le "cerro catedral". Merde, j´ai oublie les fruits.

Le "cerro catedral" est un lieu populaire pour le ski alpin lors de la saison hivernale. Le teleferique fonctionne pour le plaisir des familles qui veulent se rendre au sommet pour admirer la nature dans toute sa beaute. Evidemment, je suis venu pour faire un effort aujourd' hui et pour aller deposer ma main sur la neige qui me parait tellement loin de mon point de vue actuel. La montagne a un maigre 1030 metres mais tout une inclinaison. Je prends le chemin de droite et je me dirige vers le chemin a prendre pour commencer la montee. La journee est parfaite et moi, je me sens en pleine forme et d' attaque.

Je traverse un boise avec des fleurs mauve dont j' ignore le nom et des marguerites. Un oiseau vient me rendre visite et des papillons orange viennent sentir le sucre de mes levres. Le silence total... Presque total. J' entends que le son de mes pieds lorsqu' ils touchent le sol et l' air de ma respiration qui entre dans ma bouche en mode accelere. Il en sera ainsi jusqu' au sommet puisque cette randonnee demande un effort, elle me demande des arrets frequent egalement afin de recuperer. L' inclinaison doit surement etre proche du 60 degre sur le rapporteur d' angle que j´utilisais au secondaire.

Je me retourne regulierement pour voir la distance que j' ai franchis puisque lorsque je regarde a l' avant, j' ai vraiment l' impression de faire du sur place. Les sommets enneiges me paraissent innaccessibles. Je me questionne sur le but de vouloir a tout prix le faire en marchant mais ma reponse arrive spontanement, la recompense a la fin du parcours. Je pense soudainement aux aventures de Mike Horn, et a Stephan qui marche avec son sac de 30 kilos, et a Korina qui escalade une montagne de glace... Je deviens soudainement plein d' energie.

Je marche, je marche. Combien de pas pour monter? Des milliers de pas qui tranquillement m' ameneront jusqu' en haut. Je m' arrete, la temperature devient plus fraiche et moi plus chaud. Je marche en regardant la route, mon coeur veut bien suivre mais musculairement, c' est pas evident pour les mollets et les fessiers. Je vois la neige et je sens que le but est realisable. Le sommet est tout pres mais ceci etait une illusion. Il me faudra encore quelques milliers de pas pour toucher a cette texture blanche et froide.

Le ciel n' a toujours pas change et le paysage est indescriptible, c' est gigantesque, c' est merveilleux, c' est parfait. Plus je me rapproche et plus l' energie revient. Je sens aucunement la douleur. Une douleur et une petite souffrance a vivre a travers cette beaute, c' est etrange comme sensation. Quelques enjambees et me voila au sommet. Je vais me glisser dans la neige et y depose ma main, je m' installe le temps de manger, de regarder, de respirer, de vivre ce moment. J' ignore combien de temps j' ai pu marcher mais ce que je sais, c' est que j' y suis... Bon un petit effort, il reste la descente!
Je fais la sieste dans l´autobus lors du retour a Bariloche. Ma collation sera une "pizza grande jamon y queso". Aussitot le besoin de base repondu, je suis remonte dans mon lit pour poursuivre le reve de ce matin a mon reveil. Me voila une heure plus tard a ecrire cette derniere phrase.

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